Emeutes : le monde de l'urbanisme est bien silencieux | e.Co Emmanuel de La Masselière Conseil
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Emeutes : le monde de l’urbanisme est bien silencieux

Emeutes : le monde de l’urbanisme est bien silencieux

Émeutes: le monde de l’urbanisme est bien silencieux.


Les analyses sur les causes des émeutes ont été nombreuses ces dernières semaines : pauvreté, absence de repères, éducation, école, intégration, retrait de l’Etat, sans oublier les manipulations…
Les causes sont essentiellement vues sous l’angle anthropologique et sociologique. A la violence symbolique répond une violence réelle. Chercher à la comprendre n’est pas la justifier.
Les urbanistes eux ne se sont guère exprimés.
On retrouvera ici mon mantra :
Les frustrations individuelles germent sur un terreau de frustrations collectives. Et c’est à nous urbanistes de traiter ce sentiment, pas nécessairement formulé mais souvent assis sur des réalités, d’habiter des lieux qui comptent moins que les autres.
Je donne quelques exemples :
Jusqu’à récemment le plateau de Clichy sous Bois était à 5km de tout accès au réseau francilien de transport lourd. Le taux de concentration en emploi de Paris est de 170 et Paris ne partage que très peu la recette fiscale induite. La Seine St Denis a un taux d’équipement de proximité (sport, culture) très nettement inférieur au taux francilien. Le nord de Paris, du Bourget à Roissy, malgré ses 800 000 habitants, n’a pas d’université ni de CHU.
La ségrégation ethno socio spatiale est une réalité. La création de la valeur est très inégalement répartie: au centre les grands équipements culturels, éducatifs ou sportifs, les centres de R&D ou de congrès, les fonctions de décision. A la périphérie, la logistique et ses nuisances, les centres de déchets, les grandes infras de transport qui coupent la ville… (voir la carte des équipements en Ile de France, il n’y en a quasiment pas au Nord de St Denis)

À quoi s’ajoutent en effet de miroir les décisions du centre qui empêchent certains projets en périphérie (fallait-il poser la Seine musicale à Boulogne ou à Sarcelles ?) et les propos invraisemblables parfois jetés par des représentants du centre (‘avec les JOP nous allons civiliser la banlieue’ m’a un dit un jour un membre du cabinet de la maire de Paris). Oui il y a des territoires dominants et d’autres dominés !

Et c’est pour modifier ce rapport que nous urbanistes devons et pouvons agir: un meilleur équilibre des fonctions, des services, de la production des richesses, une meilleure répartition des ressources fiscales. En un mot faire compter tous les territoires, valoriser leurs fonctions, reconnaître à chacun une place dans l’ensemble, C’était l’esprit originel du Grand Paris !